Par un décret du 07 décembre1789 : la Révolution a constitué une Garde Nationale. A l’origine, l’institution n’avait aucun caractère militaire. Elle était une manifestation de l’esprit civique des habitants et son rôle était de sauvegarder l’ordre et la propreté. Pour assurer la première mission, ils étaient armés, pour la seconde la prévention et la lutte contre l’incendie leur incombaient.
Si bien que, bien plus tard, la loi du 06/10/1879 obligea les communes à inclure dans leurs dépenses, celles nécessaires à l’achat des pompes et autres matériels pour combattre le feu.
Mars 1790
Création des Gardes Nationales[1]à Lutterbach qui seront dissoutes par le décret du 11 janvier 1852.
25 avril 1813
Accord passé entre le maire avec le Sieur David mécanicien à Soultz pour la fourniture d’une pompe à feu au prix de 2 000 F à prélever de l’excédant des recettes du compte de 1812
9 mai 1813 extrait du Conseil Municipal
« accord entre le maire et le Sieur David Maurier, fondeur de cloches et mécanicien très renommé à Soultz » : Urgence de l’achat de la pompe à incendie, d’autant que la Commune est encombrée d’une foule de monde étranger attiré par la manufacture et qui, malgré une police très active, font craindre l’éclat d’un incendie.
5 août 1826
Extrait de délibération du Conseil Municipal extraordinaire :
....Considérant que depuis longtemps les besoins de la commune exigeaient une construction de l’espèce, non seulement sous le rapport du corps de garde mais encore sous celui du logement de la pompe à feu ; qui depuis que la commune en est possesseur, est placé à l’église, lieu le plus propre et le plus sûr à la recevoir, et que si le conseil n’a encore proposé le projet dont il s’agit, c’est que les ressources de la commune ne lui ont pas permis jusqu’ici.
Considérant que depuis deux ou trois ans les ressources communales qui consistent dans le produit de la forêt communale sont considérablement augmentées par suite de la vente annuelle des coupes affouagères[2], que le surplus de la somme nécessaire à l’achèvement de la construction sera comprise dans la taxe de la coupe affouagère de l’ordinaire 1827 quoique le conseil n’ait pas prévu ce fond au budget dudit exercice, vu que les habitants de la commune offrent de payer la valeur réelle du bois qui leur échoiront, pourvu qu’ils soient distribués en affouage que moyennant ces offres, la valeur considérable du bois et la grande quantité de la coupe affouagère de 1827, .... on pourra facilement et sans entraver la marche du service courant faire face à la dépense qu’occasionnera cette dépense.
Qu’enfin les matériaux de l’ancien corps de garde et la prison demeureront la propriété de celui qui se rendra adjudicataire de la construction du nouveau corps de garde.
Charge par conséquent le Maire de faire les diligences nécessaires pour que la présente reçoive son approbation de l’administration supérieure.
Fait et délibéré à la maison communale de Lutterbach les jours mois et an ci dessus
15 février 1828
Extrait du registre des délibérations du Conseil Municipal
........Elle trouve encore l’occasion de réaliser un projet utile, qui est généralement depuis longtemps senti, mais dont le défaut d’emplacement convenable a retardé l’exécution jusqu’à présent , en effet , la pompe à incendie et les agrès sont logés en entrant à l’église, puisque la commune ne dispose aucun autre logement; le corps de garde qui est placé à côté du presbytère obstrue la Grand Rue.
2 septembre 1834
La pompe à incendie est toujours sous le porche de l’église et le corps de garde n’est qu’une misérable baraque. Le Conseil Municipal décide de construire un bâtiment servant de corps de garde, de prison , et de local pompe. Un crédit de 3 000 F est voté.
1836
Le projet n’est toujours pas réalisé. Nouveau projet de bâtiment servant d’école de filles dans lequel on inclut un corps de garde .
1839
Construction d’une remise pour la pompe à incendie
Construit par Joseph Mahr maître maçon à Lutterbach.
Somme à payer: 400 F.
8 novembre 1842
séance ordinaire du Conseil Municipal : 8 conseillers dont STRUCH Maire:
« M. le Maire a exposé que depuis longtemps la pompe d’incendie de cette commune avait besoin d’être réparée , que par suite du sinistre calamiteux arrivé en cette commune le 12 août dernier ,elle avait été rendue entièrement impropre à l’usage auquel elle était destinée, et qu’il était de la plus haute urgence d’y faire exécuter nécessairement les réparations nécessaires pour pouvoir s’en servir avec avantage en cas de besoin; que c’était pour ces motifs et pour répondre au vœu des habitants, qu’il l’a fait conduire chez Monsieur Kress si avantageusement connu comme constructeur de pompe, pour qu’il y fit les réparations et arrangements convenables afin de la mettre dans un bon état de service; et qu’il vient remettre au Conseil les deux mémoires des frais occasionnés par ces réparations , pour pouvoir donner son avis afin de pouvoir les envoyer à l’approbation de l’administration supérieure ».
Vu le budget de 1842 où il est alloué, article 29, une somme de 200 F pour l’entretien des pompes et accessoires:
- mémoire de Kress 585,26 F
- frais de transport de la pompe (non compris dans le mémoire)
- achat de 25 seaux en toile
- nécessité d’acheter encore d’autres seaux
crédit 1842 le reste payé sur les fonds libres de la commune.
M. Antoine Brodbeck, voiturier à Lutterbach transportera la pompe à incendie à Colmar pour réparations (chez Kress) mémoire:
pour l’avoir conduite à Colmar 18 F
pour l’avoir cherché de Colmar 18 F
Pour avoir cherché à Mulhouse une pompe portative et l’avoir reconduit à Mulhouse 3,60 F. Total :39,95 F
26 décembre 1842
- Travaux de réparations exécutés par Weber Pierre maréchal ferrant de Lutterbach (pour 1842) mémoire 59,70 F
- Travaux de réparations exécutés par Stanger Michel sellier à Lutterbach (1842)
- mémoire 100,35 F
- facture Kress 516,15 F (mémoire) décision du CM du 8/11/1842 pour la réparation de le pompe à incendie ( 2 mémoires de 585,26 F).
20 avril 1842
Réunion extraordinaire du Conseil Municipal objet : prendre l’avis définitif sur l’acquisition de l’enclos de M. Koechlin Henry, pour y établir la maison commune et l’école , le corps de garde ainsi que les remises pour les pompes à incendie.
Vote d’un crédit de 40.000 F
A cet effet il a été mis sous les yeux du Conseil:
- la délibération du 28 /??/1842 sur l’opportunité de l’acquisition susdite.
- les plans topographiques des lieux , ceux de la distribution intérieure du principal bâtiment, ainsi que le rapport fait M. Duface architecte à Mulhouse sur la convenance de cette même acquisition.
- le procès verbal d’expertise contradictoire de l’enclos à acquérir
- la promesse de vente du propriétaire
- la délibération du Comité local de l’instruction primaire intervenue sur ce projet
- enfin le procès verbal d’enquête de commodo et d’incommodo [3]
28 décembre 1842
Le maire a dit que lors de l’incendie qui a éclaté dans la commune le 12 août dernier et qui a réduit en cendres les granges de Gurgard et Schwander, les habitants de toute les communes voisines s’empres-sèrent de venir à notre secours pour arrêter les progrès de l’incendie; que grâce à la vigilance et à l’activité des personnes accourues on, parvint à se rendre maître du feu et sauver les bâtiments voisins.
La commune offre des rafraîchissements en témoignage de reconnaissance aux habitants des villages voisins.
- On fit effectivement distribuer 3 hectolitres de vin à 28 F 82 F
- et 20 miches à 95 cts 19 F
- par mesure de précaution une garde composée de neuf hommes a veillé sur les décombres
(2 F par homme) 18 F total 127 F
1846
Renseignements fournis par la commune suite à l’enquête lancée par le Préfet le 8 octobre 1846 :
pompes à incendie 2, tuyaux 2, seaux 72, échelles 2, cordes 5, le tout en bon état. Matériel suffisant séance: acquisition d’une pompe à incendie neuve vote d’un crédit extraordinaire de 400 F.
[1] milice chargée de la lutte contre l’incendie
[2] droit des habitants de procéder à certaines coupes de bois
[3] de l’avantage et de l’inconvénient